Thulé (mythologie) Sommaire Description | Autres occurrences | Thulé dans la littérature | Notes et références | Voir aussi | Menu de navigationVoyage dans le Finistère, ou État de ce département en 1794 et 1795lire en lignelire en lignelire en ligne« Description de l'île de Thulé »« Sanglots (Kostrowicki, set by Francis Poulenc) (The LiederNet Archive: Texts and Translations to Lieder, mélodies, canzoni, and other classical vocal music) »10.3406/antiq.1990.2281lire en ligne468202177FRBNF42172997133534804présentation en ligne« Thulé »« Ultima Thule »« Thulé »Pytheas découvre ThuléSite avec des notes détaillées sur les sources classiques et de la Renaissance concernant Thulé

Lieu de la mythologie grecqueReligion de la Grèce antiqueÎle fantômeÎle de l'océan Atlantique nordÎle de l'océan ArctiqueHistoire de la géographie des pays nordiquesColonisation de l'Islande


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Thulé, sous le nom de Tile, d'après la Carta Marina de Olaus Magnus (1539). Thulé est sur cette carte une île (imaginaire ?) située entre les îles Féroé et l'Islande.


Thulé (en grec ancien Θούλη / Thoúlê) est le nom donné entre 330 et 320 av. J.-C. par l'explorateur grec de Marseille Pythéas à une île qu'il présente comme la dernière de l'archipel britannique et qu'il est le premier à mentionner. Le terme désigne ensuite, notamment au Moyen Âge, l'Islande, le Groenland, voire une île que les contemporains croient réelle (mais qui ne l'est pas) au Nord de l'Europe.




Sommaire





  • 1 Description


  • 2 Autres occurrences


  • 3 Thulé dans la littérature


  • 4 Notes et références


  • 5 Voir aussi

    • 5.1 Bibliographie

      • 5.1.1 Ouvrages de référence


      • 5.1.2 Romans et autres éléments bibliographiques



    • 5.2 Articles connexes


    • 5.3 Liens externes





Description |


Les rares éléments écrits de Pythéas parvenus jusqu'à nous ne nous permettent pas aujourd'hui d'identifier Thulé avec certitude. Certains auteurs ont avancé l'hypothèse qu'il s'agissait des îles Féroé, des Îles Lofoten et même du Groenland mais compte tenu des indications de Pythéas, il s'agit plus vraisemblablement de l'Islande voire de la Norvège qui pouvait à l'époque être considérée comme une île. Paul Gruyer, dans son livre Ouessant, Enez Heussa, l'île de l'Épouvante[1], publié en 1899, rapporte l'ancienne tradition orale qui faisait d'Ouessant la mythique Thulé, tradition déjà rapportée un siècle plus tôt par Jacques Cambry dans son Voyage dans le Finistère[2].


Pythéas n'indique pas avoir atteint Thulé[3]. Il révèle simplement qu'elle est située à six jours de navigation depuis la Grande-Bretagne à des latitudes proches du cercle polaire. Certains auteurs ont imaginé que les indications de Pythéas concernant des populations pratiquant la culture du blé et l'élevage des abeilles se rapportaient à Thulé et à ses habitants. S'il s'agit vraisemblablement de peuples rencontrés au cours de son voyage dans le nord de l'Europe, rien n'indique qu'ils étaient les habitants de Thulé.



Autres occurrences |


Au IIe siècle av. J.-C., Antoine Diogène écrit Les Merveilles d'au-delà de Thulé (Tα υπερ Θoυλην απιστα), un ouvrage relatant ses voyages à Thulé et ailleurs. Pline l'Ancien précise que des navires partent des îles de Nérigon et de Scandie pour Thulé[4].


Le terme de Thule figure également dans les Géorgiques[5] du poète romain Virgile. Chez les Romains, Extrema Thule désigne la limite septentrionale du monde connu. Ptolémée le situe au 63° N de latitude dans son ouvrage Géographie.


Dans la Vie d'Agricola, Tacite mentionne que les équipages « la virent distinctement » (Vie d'Agricola, X. 6), mais « reçurent l'ordre de ne pas aller plus loin ».


Au VIe siècle, Procope de Césarée dit à propos de Thulé : « Cette île est dix fois plus grande que l'Angleterre, et en est assez éloignée. Du côté du septentrion, la plus grande partie est déserte. La partie qui est habitée contient treize peuples, commandés par autant de rois. Il y arrive une chose merveilleuse. Tous les ans vers le solstice d'été, le soleil paraît quarante jours continus sur leur horizon ; six mois après ils ont quarante jours de nuit, qui sont pour eux des jours de douleur et de tristesse, parce qu'ils ne peuvent entretenir aucun commerce »[6].


Durant l'époque médiévale, Ultima Thule est parfois utilisé comme le nom latin du Groenland alors que Thule désigne l'Islande.


Au XXe siècle, les mouvements pangermanistes (Société de Thulé) et l'écrivain français Jean Mabire associent Thulé au mythique continent d'Hyperborée qu'ils considèrent comme le « berceau » de la race aryenne.


En 1941, la base aérienne de Thulé est nommée d'après son nom.



Thulé dans la littérature |


Par sa position mythique extrême, Thulé est parfois employée pour désigner le point le plus au Nord (d´où son appellation fréquente de Ultima Thulé), une espèce d'absolu indépassable, proche de l'idée de bout du monde.


Au XVIe siècle, Agrippa d'Aubigné fait une discrète référence à Thulé dans le livre VII des Tragiques :




Tous sortent de la mort comme l’on sort d’un songe.

Les corps par les tyrans autrefois déchirés

Se sont en un moment en leurs corps asserrés,

Bien qu’un bras ait vogué par la mer écumeuse

De l’Afrique brûlée en Thulé froiduleuse.

Les cendres des brûlés volent de toutes parts ;

Les brins, plutôt unis qu’ils ne furent épars,

Viennent à leur poteau, en cette heureuse place,

Riant au ciel riant, d’une agréable audace.



— Agrippa d'Aubigné, Les Tragiques, livre VII



En ce sens, Thulé participe d'une culture antiquisante partagée par les élites écrivantes, tant à l'époque d'Agrippa d'Aubigné qu'auparavant ou par la suite.


Le poète allemand Goethe compose le poème Der König in Thule (Le Roi de Thulé), en 1774, traduit par Gérard de Nerval. Il apparaît dans le Faust de Gounod ou de Berlioz.


Le poète français Louis Aragon dans Henri Matisse, roman évoque ce personnage, notamment dans un chapitre intitulé La grande songerie ou le retour de Thulé.


Dans Le rivage des Syrtes de Julien Gracq, le narrateur présente la province des Syrtes, de la Seigneurie d'Orsenna, "comme l'Ultima Thulé des territoires d'Orsenna[7]".


Dans le poème Sanglots, mis en musique par Poulenc, Apollinaire parle également des "gouffres de Thulé"[8].


Dans un ouvrage paru en 1955, Jean Malaurie fait des Inuits du Nord du Groenland, le peuple le plus septentrional du monde, les Derniers Rois de Thulé[9]. Il a également publié en 1990 Ultima Thulé, consacré aux explorateurs polaires et à leurs interactions avec ces mêmes Inuits[10].



Notes et références |



  1. Paul Gruyer, Ouessant, Enez Heussa, l'île de l'Épouvante, 1899, Hachette, Paris, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55425865/f14.image.r=Ouessant.langFR


  2. Jacques Cambry, Voyage dans le Finistère, ou État de ce département en 1794 et 1795, Tome second, page 246, librairie du Cercle social, Paris, 1798


  3. d'après Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne], I, 4.


  4. Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 30.


  5. Virgile, Géorgiques [détail des éditions] [lire en ligne], I, 22-56.


  6. Procope de Césarée, « Description de l'île de Thulé », Histoire de la guerre contre les Goths, chapitre XV.


  7. Julien Gracq, Le rivage des Syrtes, Paris, Librairie José Corti, 1951, p. 10


  8. (en) « Sanglots (Kostrowicki, set by Francis Poulenc) (The LiederNet Archive: Texts and Translations to Lieder, mélodies, canzoni, and other classical vocal music) », sur www.lieder.net (consulté le 2 octobre 2017)


  9. Jean Malaurie, Les Derniers Rois de Thulé : avec les Esquimaux polaires face à leur destin, Paris, Plon, coll. « Terre humaine », 1955, 327 p..


  10. Jean Malaurie, Ultima Thulé : de la découverte à l'invasion, Paris, Bordas, 1990, 319 p. (ISBN 9782040184001).



Voir aussi |



Bibliographie |



Ouvrages de référence |



  • Barry Cunliffe et Marie-Geneviève l'Her, Pythéas le grec découvre l'Europe du Nord, Paris, Autrement, 2003(ISBN 2746703610).


  • François Herbaux, Puisque la Terre est ronde : enquête sur l'incroyable aventure de Pythéas le Marseillais, Vuibert, 2008(ISBN 9782711724864).


  • Hugues Journès, Yvon Georgelin et Jean-Marie Gassend, Pythéas, explorateur et astronome, éditions de la Nerthe, 2000(ISBN 2913483100).


  • [Mund-Dopchie 1990] Monique Mund-Dopchie, « La survie littéraire de la Thulé de Pythéas », L'Antiquité classique, t. LIX,‎ 1990, p. 79-97 (DOI 10.3406/antiq.1990.2281, lire en ligne).


  • [Mund-Dopchie 2009] Monique Mund-Dopchie, Ultima Thulé : histoire d'un lieu et genèse d'un mythe, Genève, Droz, coll. « Histoire des idées et critique littéraire » (no 449), 2009, 1re éd., 1 vol., 494 p., 23 cm (ISBN 978-2-600-01234-8, EAN 9782600012348, OCLC 468202177, notice BnF no FRBNF42172997, SUDOC 133534804, présentation en ligne).


Romans et autres éléments bibliographiques |


  • Thibaud Guyon, Jeanine Rey et Philippe Brochard, Pythéas l'explorateur : De Massalia au cercle polaire, éd. École des loisirs, 2001 (ISBN 2211062512) ;

  • Ferdinand Lallemand, Journal de bord de Pythéas, éditions de Paris, 1956 ;


  • Jean Mabire, Thulé, le Soleil retrouvé des hyperboréens, Robert Laffont, 1975. IRMINSUL, 1999 (rééd. Pardès, 2002) (ISBN 2867142873) ;


  • Samivel, L'or de l'Islande, Arthaud, 1963, Paris.


Articles connexes |


  • Île fantôme


Liens externes |



  • Isabelle Nguyen Huu Dong, « Thulé », dans l'Encyclopædia Universalis en ligne.


  • (en) « Ultima Thule », dans l'Encyclopædia Britannica en ligne.


  • « Thulé », dans l'Encyclopédie Larousse en ligne.


  • (fr) Pytheas découvre Thulé


  • (en) Site avec des notes détaillées sur les sources classiques et de la Renaissance concernant Thulé

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